Ecoute, écoute la voix roulante, lente, dans le vent
Entend, entend le chant de ses rivières d'antan
Et les histoires, le soir, au coin d'une lune endormie
Les pages, mirages, qu'elle parcourt et te lit
Ecoute, c'est l'orage qui passe, les murmures s'enfuient
Les légendes d'un désert que te porte la nuit,
tant de sanglots, étranglés, tant de sourires blêmes
Racontent que la chance vole les larmes que tu sèmes
Ecoute les horizons, palissant dans les brumes
Le crépitement du feu que le hasard rallume
Enserre de ton poing levé comme un espoir
La pierre qui dérange ton point de départ
Oublie, enfouit, dans le nid de ton être
La profonde blessure, la cicatrice ouverte
Oublie, oublie, les erreurs les excuses
Que ton âme défend et que ton âme accuse
Oublie, efface la mémoire maladive
Pardonne-toi tes doutes, déchirures, dérives
Dégrade en couleurs claires une pensée trop grise
La bulle des regrets à la plume soumise
Vois, comme la vie inconstante sait te prendre la main
Les jours sont innocents, les possibles incertains
La souffrance grandiose, le silence absolu
l'attente interminable, les croyances déçues
Mais écoute, écoute, le doux chant des hasards
Un murmure qui ruisselle, comme un bruit de brouillard
Et prend la main que parfois il te tend
Et s'il la retire, laisse-lui un peu de temps.