Solitude, parle-moi dans cette nuit sombre et glacée
Où les astres déclinent et m'oublient en silence
Raconte-moi le bonheur que le temps a volé
Rappelle-moi les heures d'elle au coeur de son absence
Ô redis-moi, ombre de marbre qui ne sait plus sourire,
Qu'elle se souvient encore d'une aurore insipide
De cette enfant malade, cette gamine aux soupirs
Aussi longs qu'un hiver et lourds comme nos vides
Torture-moi, souvenir, murmure ces discours
Ces vérités hideuses, engourdies par la peur
Renvoie-moi cette image d'un allé sans retour
Pour les incertitudes, mirages sans saveurs
Mais ne m'avoue jamais, tapie dans mes déserts
qu'elle a tout oublié des années de présence
jure-moi qu'elle a compris que cette souffrance amère
Si vaine et ridicule est née de son silence
Dis-moi qu'elle sera là, au rendez-vous flaneur
Qu'elle entendra l'appel que ma détresse lui lance
Qu'elle trouvera la clé pour faire taire la douleur
Et me tendra la main comme une seconde chance
Solitude, dans le soir, vient hurler aux étoiles
Tes angoisses impuissantes et tes vers d'insomnies
T'engloutir dans le ciel et te pendre à la toile
D'une larme perdue dans un tournant de vie.