Roxane (posant son ouvrage)
Dites moi, Cyrano, quelles sont les nouvelles?
Et que font à Paris nos fringants députés?
Cyrano (s'asseyant avec peine)
Aujourd'hui encore, à l'auguste assemblée
Plutôt que de construire une France plus belle
Nos élus à nouveau se sont chauffé la bile
Et se sont écharpés en querelles stériles.
Devant tant de bassesse, devant tant de laideur
Les plus forts d'entre nous seraient saisis de peur
S'ils existaient encore. Mais je les cherche en vain !
La France est une dame, on la traite en putain !
Mais il viendra, le jour, où tous ceux qui se taisent
Et gobent en silence les brassées de fadaises
Débitées sans vergogne par les petits marquis,
Se lèveront enfin, et poussant un grand cri,
Nous débarrasseront de ces pauvres comiques,
Qui disent tous en coeur aimer la République.
Roxane (reprenant son ouvrage)
Eh bien, quelle colère, mon cher Cyrano !
Cyrano (dans un souffle)
Ce n'est rien! juste au bord de mes yeux, un peu d'eau