Et si mon heure venait d'être ailleurs, différente
De vivre ce que je suis non pas comme un mensonge
Mais comme le plus doux, le plus rêveur des songes
T'appartenir et rester libre, rester vivante
Et si trop de ce temps venait tuer mes sens
Enfermer mes mirages, mes images prisonnières
Mon exil de secrets, ma bulle de mystères
S'attacher à détruire mes parcelles de silence
Et si je devais être en dehors de ce monde
Qui me tendrait les mains si j'étais une enfant
Qui m'ouvrirait les bras si j'oubliais le temps
Si mon coeur savait qu'il battait chaque seconde
Et si elle, essentielle, voulait bien en souriant
Fermer la porte d'hier, ouvrir celle d'ailleurs
Et m'accompagner insouciante de ces heures
Qui passent sans passer, que j'efface en passant
Alors je serai moi autant que je respire
Alors je serai là, où les géants survivent
Et s'appelerait rêve comme on s'appelle vivre
Alors je serai moi au coeur de ce délire
Et la fièvre m'emportant, et l'ivresse me noyant
Je serai celle qui passe et s'efface en passant