Il jeta sur la mer un tout dernier regard
Sur la mer froide et lisse comme un lac gelé
Et pleura les larmes qu'il n'avait su versé
Lorsque sa main si douce le perdit dans le noir
S'en aller, construire des ponts et des passerelles
Batîr des montagnes rien que pour les franchir
Avec au coeur comme un murmure, son souvenir
Tourner les pages et ne rien garder qu'elle
S'en aller et maudire les tempêtes, les ornières
La route n'est jamais lisse, les jours capricieux
Mais il sera ailleurs loin des jours précieux
Et devant l'avenir, au seuil de ses frontières
Jeter son âme à l'océan, son coeur aux quatres vents
N'avoir pour sépulture qu'un divin crépuscule
De cendres et d'air, n'être que minuscule
Et l'accepter enfin comme socle de son temps
Dans sa triste solitude, il se dira qu'il est humain
Qu'il est comme tout les hommes, autant rêves que souffrances
Et il se rassurera un jour lorsque dans le silence
Un nouveau rêve viendra le prendre par la main.