"dans les sombres fumées pathétiques"

J'ai vu dans les sombres fumées pathétiques
Les odeurs d'un monde à tous sens inconnues
Où des vers durs et sots, des rimes presques nues
Saluaient le passage d'une reine angélique

Là, un poète aveugle déclamait en pleurs
La mort de l'être aimé si chère au rossignol
Qui perdit la lumière lorsqu'elle devint folle
et se laissa mourir embraser de douleur

" J'ai des barbares rumeurs fait taire le murmure
Et cent fois relevé l'image des déchus !
Ma voix porta ma flamme aussi haut qu'elle le pu
et mes chants me tressait une si belle armure

Hélas la belle est morte et mon âme avec elle
A perdu et la foi et le courage d'aimer
mes yeux se sont éteint à force de pleurer
que ne puis-je aujourd'hui m'élever jusqu'au ciel ?

Je saluerais les âmes qui y sont en repos
Et je verrais ma vie dormir sur un nuage
Et mes yeux morts se nourriraient à son image
Je serais des hommes le plus heureux à nouveau"

Mais le poète ne possède pas les ailes blanches
Qui font voler les anges et planer rossignols
Il n'a que ses regrets et ses vers qui s'étiolent
Ses espoirs à semer, sur la mort, une revanche !

Et moi, dans les sombres fumées pathétiques
les odeurs de ce monde à tous sens inconnues
je vis l'homme pleurer, mettre son coeur à nu
saluant le passage d'une reine angélique !

C'est... un peu amer, mais très très joli. Un regard intéressant sur la poésie !

en fait, c'est surtout une histoire... bon un peu parabolique, soit, mais surtout une histoire...

'une histoire parabolique' ? Késako ?

Par parabolique j'entend que c'est peut-être une analogie avec, comme tu le disais, la poésie, mais surtout l'inspiration, le travail du poète... voilà pourquoi parabole. c'était pas le but au départ et finalement en l'écrivant je me suis aperçue que si...
en fait, pour décortiquer, même si c'est pas génial de décortiquer, disons pour expliquer, c'est dire qu'un poète n'a que ses mots et que les mots sont vains face, par exemple, à la mort. Et que les mots du poète face à la mort, ne sont que des lamentations " pathétiques", dans un sens un peu péjoratif même.
Et donc, c'est de ça que ce poème est une parabole, une fable si tu préfères. Une histoire qui raconte ça. Et oui, c'est amer...
euh... Suis-je clair ou complètement floue ?

MDr, tu es très claire lol, et ça me rassure, c'est à peu près ce que j'avais compris en lisant ce poème !

Oui mais la mort est à mon sens comme la chute de la poésie qu'est la vie. Elle chante l'harmonie du monde par son caractère inéluctable, on lui survit en nombre tant qu'art et histoire y gagnent. Tant que la cité érigée par l'homme se voit assurée une gratifiante pérennité on pourra rimer sans regrets, pour la postérité...