Le silence m'absorbe dans de sombres soupirs
Quand ta voix s'évapore _ ô mémoire savante !
J'imagine un visage, un ultime souvenir
Mais les larmes qui me viennent sont d'amères vivantes
Mon essence absolue, dissolue dans l'espace,
Et le temps vient connaître un instant trop obscur :
Mon seul soleil est mort dans une ombre vivace
Mon agonie violette, trop longue nuit, perdure
Las, le vide préside aux tribunes d'hier
Ton sourire s'évade par mes fenêtres ouvertes
Ton image passée inonde mes paupières
Et les noie de chaleur, de couleurs familières
Un azur parfait aux parfums de printemps
Les rayons arc-en-ciel sur une terre ardente
Les rayons d'un soleil sur mon coeur régnant
Ô souvenirs des bonheurs aux saveurs piquantes !
J'ai aimé, autrefois, ton sourire assoupi
la paix invisible de tes yeux silencieux
Et même la colère, la douleur et les cris
Enfouis dans ton âme de soleil malheureux
L'innocente lumière est morte de chagrin
Ma mémoire_ Ô tombeau !_ ne l'imagine plus
Elle s'est perdue avec ce soleil incertain
Qu'elle chérissait vivante que l'amour a perdu
L'amertume pourtant et les regrets ensembles
Murmurent insolemment une trop belle histoire
Insinuent que l'amour finalement lui ressemble
Parce qu'il a quelque part son parfum de hasard.